Intimate justice in the stolen moment

16/02/2018 - 07/04/2018

Ayana V. JACKSON / 

Intimate justice in the stolen moment
Ayana V. JACKSON
Ayana V. JACKSON
Ayana V. JACKSON
Ayana V. JACKSON
Ayana V. JACKSON
Ayana V. JACKSON
Ayana V. JACKSON
Ayana V. JACKSON
Ayana V. JACKSON
Ayana V. JACKSON
Ayana V. JACKSON
Ayana V. JACKSON
Ayana V. JACKSON
Ayana V. JACKSON
Ayana V. JACKSON
Ayana V. JACKSON
Ayana V. JACKSON
Ayana V. JACKSON

Pour sa nouvelle collaboration, la galerie baudoin lebon expose le travail de la photographe américaine Ayana V. Jackson qui nous présente une nouvelle série : Intimate justice in the stolen moment.


On retrouve ici la volonté prononcée de l’artiste de se montrer comme le seul modèle, elle se décline en différentes personnalités, différentes postures et tenues, dans une position immobile ou mouvante.


Il s’agit pour Ayana dont le parcours universitaire en sociologie laisse une empreinte sur son travail artistique, d’utiliser la photographie pour décrypter l’image de la femme noire américaine au travers de son histoire.


Les œuvres présentées  datent de 2015 à 2017. Ce travail inédit est éloigné de ses précédentes mises en scène, où le corps était perçu comme déshumanisé.

L’autoportrait et la quête de l’intime


Dans l’œuvre d’Ayana V. Jackson, il est bien évidemment question d’autoportraits.


Le processus créatif étant systématiquement le même : seule face à l’objectif, elle enclenche elle-même le retardateur devenant ainsi l’unique sujet de sa photographie, devenant à la fois artiste et sujet. Le corps d’Ayana qu’il soit vêtu ou non est un outil, un prétexte à la figuration, à la représentation. Ce n’est pas le corps dont il est question ici, mais d’un témoignage, une présence ancrée dans les gênes et l’histoire révélant le besoin d’une justice personnelle et profonde.


Référence à l’histoire de l’art pictural et photographique


La photographe en s’inspirant d’images-références, s’engage –sans tomber dans un féminisme radical- contre une conscience collective occidentale chargée, encore aujourd’hui de clichés.


Ayana V. Jackson nous invite à renouveler notre regard critique et nous incite à plus de vigilance sur ces clichés occidentaux, encore bien présents.


Elle puise dans ses propres connaissances, notamment celles tirées de l’Histoire et des œuvres. Avec Lucy, par exemple, Ayana, réinterprète et corrige dans une certaine mesure Le Portrait d’une Femme Noire (anciennement titrée Portrait d’une Négresse), réalisé par Marie-Guillemine Benoist. En 1800, lorsque le portrait est révélé, il suscite de nombreuses réactions. En effet, la célèbre controverse que soulevait le portrait est née de cette présence centrale, celle du regard franc d’une femme noire, sursaut qui symbolisa la mémoire des colonies et de l’esclavage. Aujourd’hui, Ayana s’interroge toujours sur les clichés liés à la représentation, et reprend la même posture que la femme qui, deux siècles auparavant, participa à faire évoluer les mentalités.


Ayana V. Jackson toise le spectateur pour prouver son  implication, son appartenance artistique faisant ainsi référence à des chefs d’œuvre qu’ils soient picturaux ou photographiques, tel le tableau de l’Olympia d’Edouard Manet qui confronte sa nudité à son observateur, sans peur, fièrement ou encore le tableau Jean-Auguste Dominique Ingres : La Grande Baigneuse, sans oublier les célèbres clichés de Eadweard Muybridge que l’on retrouve dans sa série : To kill or Allow to live, 2016.